Le médium est un intermédiaire entre l’univers des vivants et le monde de l’au-delà. Il a la capacité de ressentir la présence des esprits, et même de communiquer avec eux. Cette faculté peut s’exprimer de plusieurs manières : la médiumnité intuitive, la médiumnité par automatismes, et la médiumnité par prise de contrôle de l’esprit.
La médiumnité intuitive
Il s’agit d’une médiumnité transitant essentiellement par la pensée. Le médium capte les messages de l’esprit sous la forme d’impressions, d’images, de sentiments qui lui viennent spontanément. Des productions mentales étranges, qui lui apparaissent alors en décalage avec ses pensées habituelles en déconnexion totale avec les repères de son vécu quotidien. C’est en cela que le médium peut les reconnaître, qu’il peut clairement les identifier comme des informations lui venant d’une entité invisible.
Les images mentales spontanées surviennent souvent à l’occasion d’une visite d’un lieu inconnu du médium, mais d’où se dégagent de fortes énergies. Le médium, qui ressent ces énergies, peut alors percevoir le passé de l’endroit concerné, surtout s’ils s’y sont déroulés des événements malheureux et des souffrances.
Mais ces visions de type médiumnique sont plus fréquemment provoquées par le médium lui-même, à sa propre demande. Ainsi, un bon médium se montrera capable d’entrer en communication avec une personne décédée, à partir d’un de ses objets personnels, ou en tenant juste en main sa photo. Le médium percevra alors l’état dans lequel se trouve l’esprit du défunt dans l’au-delà, ou transmettre un message que celui-ci souhaite envoyer à ses proches.
Il arrive aussi que les images mentales se matérialisent partiellement, et que le médium parvienne à voir, de ses propres yeux, la forme de l’esprit avec lequel il communique, même s’il s’agit souvent d’une silhouette fantomatique aux contours assez flous. On dit alors que le médium est clairvoyant. Plus rarement encore, le médium arrive jusqu’à entendre l’esprit. Ce phénomène particulier porte le nom de clair audience. Les deux phénomènes ne sont d’ailleurs pas si éloignés : pour un médium clairvoyant aussi bien que pour un médium clairaudient, la transmission d’images ou de sons se fait par télépathie.
D’autres fois encore, le don de médiumnité s’exprime d’une manière assez naturelle, par le biais de l’inspiration notamment, chez les médiums écrivains. On parle alors d’écriture intuitive ou semi-automatique. Le médium se met à écrire des mots et des phrases dont il ignore la provenance, et qui viennent s’imposer à sa conscience. Le contenu du message se montre d’ordinaire assez brut, mais il apporte des idées qui viennent nourrir l’imagination du médium. Le travail de celui-ci consiste ensuite à une mise en forme des idées reçues.
Cette intervention des esprits dans la création ne se limite pas au seul domaine de l’écriture. On la retrouve aussi en peinture ou en musique. Le peintre médium, par exemple, reçoit une vision de l’œuvre qu’il lui faut reproduire. Il exécute alors sa toile sous la poussée d’une inspiration soufflée par un maître invisible, qui, depuis l’au-delà, prolongerait ainsi une œuvre inachevée de son vivant.
Il arrive aussi que les esprits s’invitent dans les rêves pour faire passer leurs messages. En fait, chacun d’entre nous peut bénéficier, de temps à autre, de cette forme subtile de communication, mais nous n'y prêtons pas forcément toute l’attention qu’elle mérite. En revanche, les personnes dotées du don de médiumnité s’y montrent particulièrement sensibles, et savent reconnaître, intuitivement, les rêves susceptibles de les avertir ou de les conseiller.
Sans point commun avec le sommeil de nos nuits existe enfin le sommeil dit « magnétique ». Au moyen de passes spéciales exercées par un magnétiseur au-dessus du corps du médium, celui-ci glisse peu à peu vers un état second, un état dans lequel ses perceptions se trouvent exacerbées, et qui le met en contact direct avec le monde des esprits. Le médium a alors accès au déroulé de ses vies antérieures. Il peut les revoir comme dans un film, en décrire les ambiances, les émotions, revivre les rencontres et les événements marquants.
La médiumnité par automatismes
A un stade supérieur, la médiumnité dépasse le simple cadre intuitif pour s’exprimer de manière plus directe et spectaculaire, à travers certains mouvements incontrôlés du médium, appelés automatismes.
C’est le cas, notamment, dans l’écriture automatique. Dans ce type d’écriture, la main du médium se trouve véritablement guidée par les esprits. Dans l’écriture intuitive, le médium a pleinement conscience de ce qu’il est en train d’écrire, même s’il sent bien que les idées lui viennent d’ailleurs. En écriture automatique, rien de cela. Le médium couche sur le papier des mots et des phrases dont il ignore le sens au moment précis où il les écrit. Ce n’est qu’en se relisant qu’il saisit enfin la tonalité du message dicté par l’esprit.
C’est un mode d’action comparable que l’on observe dans les séances de table Oui-ja. Là encore, la main du médium qui glisse sur la planchette ne se déplace pas sous l’effet de sa propre volonté. Elle est guidée, en ligne directe, par l’esprit qui vient à se manifester.
Un autre exemple est celui des médiums guérisseurs. A la différence des magnétiseurs, qui soignent leurs patients grâce à leurs propres dons, les médiums guérisseurs font appel à des esprits supérieurs pour obtenir la guérison. Guidé par un esprit médecin, le médium effectue des impositions de mains au-dessus du corps allongé de son patient. Des mouvements dont le médium n’a pas vraiment le contrôle, et dont le mécanisme lui échappe. Son rôle se limite à celui d’un relais, d’un transmetteur. Le magnétisme qu’il envoie vers le patient ne provient pas de lui, médium, mais du fluide de l’esprit qui traverse son propre corps.
La médiumnité par incorporation
Il s’agit d’un type de médiumnité extrême. Cela consiste, pour le médium, à abandonner son corps physique à l’esprit, qui prend possession de ce corps et le contrôle. L’esprit peut alors s’exprimer à travers la voix du médium, se faire reconnaître par son langage ou son accent. C’est assez troublant, et quelque peu inquiétant. La voix du médium prend soudain une tonalité inhabituelle, qui surprend l’assistance. Plus rarement, le médium peut même prononcer des phrases dans une langue qu’il n’a jamais apprise (c’est le phénomène de xénoglossie).
Dans tous les cas, le phénomène d’incorporation représente une expérience éprouvante pour le médium, qui n’est pas sans danger pour son équilibre mental et sa santé. Toutefois, il faut reconnaître que les médiums capables de cette médiumnité par incorporation sont peu nombreux, ce qui met fort heureusement ce type d’expérience hors de portée des amateurs et des imprudents.
En certaines circonstances, la médiumnité par incorporation s’accompagne d’un état de transe très spectaculaire. Un des exemples les plus connus est celui du brésilien Luiz Gasparetto. Incapable de peindre dans son état normal, ce peintre médium surdoué parvenait, en transe, à exécuter deux toiles simultanément, à l’envers aussi bien qu’à l’endroit, avec les mains autant qu’avec les pieds, agitant frénétiquement ses pinceaux sous l’emprise de forces invisibles. Dans ces épisodes de transe, Luis Gasparetto ne contrôlait plus ses gestes. Les mouvements de sa main n’étaient pas ordonnés par son cerveau, mais imposés par l’esprit du maître qui avait pris possession de son corps.