Le spiritisme repose sur la croyance de certains phénomènes paranormaux, en provenance de l’au-delà. Des entités, couramment appelées « esprits », provenant de personnes décédées, seraient donc susceptibles d’entrer en communication avec le monde des vivants.
La communication avec les esprits est évidemment vieille comme le monde, mais elle a connu un véritable engouement, à partir de 1848, avec les sœurs Fox. Ces deux américaines, originaires de l’Etat de New-York, relatèrent d’étranges phénomènes. Des bruits étranges, des coups inexpliqués se manifestaient, semblant même répondre à leurs questions, y compris en présence de témoins. Elles attribuèrent ces phénomènes à l’esprit d’un défunt.
Les expériences des sœurs Fox firent rapidement école, et leur réputation arriva ainsi en Europe. Ces expériences, reprises çà et là par d’autres personnes, intéressèrent fortement le français Allan Kardec. Ce dernier, déjà passionné par le magnétisme et l’hypnose, s’appuya sur ces diverses expériences pour étudier les phénomènes relatifs à la manifestation des esprits. En 1857, il publia son ouvrage majeur, Le Livre des Esprits, où il employa pour la première fois le terme spiritisme. Sa doctrine connut dans la seconde moitié du 20ème siècle une popularité grandissante. De nos jours, il existe dans le monde des milliers de centres spirites, avec plusieurs millions de pratiquants réguliers, même si l’Europe y est moins bien représentée que d’autres continents.
Les diverses formes de spiritisme
Il existe quelques grands classiques du spiritisme. Voici celles qui sont le plus couramment pratiquées par les mediums:
• Les tables tournantes
Les participants, dont au moins un médium, sont assis autour d’un guéridon à 3 pieds. Leurs mains doivent se toucher, chacun recouvrant d’un doigt celui de son voisin. Cette chaîne de mains permet la libre circulation du fluide. C’est l’énergie du médium qui permet aux esprits de frapper des coups dans la table. Ces coups sont ensuite interprétés, selon ce qui a été convenu par le médium : généralement 1 coup pour oui, 2 coups pour non. Ce mode de communication primaire avait l’inconvénient d’une certaine lenteur, sans se montrer non plus très pratique. Le médium devait transporter son guéridon partout où il organisait des séances, et ce procédé fut peu à peu délaissé au cours du 19ème siècle au profit du Oui-ja.
• Le Oui-ja
Le Oui-ja a été inventé au 19ème siècle. Il se présente sous la forme d’une planchette en bois, sur laquelle on a gravé des chiffres et des lettres, ainsi qu’un « oui » et un « non ». Un petit objet, nommé goutte, est placé sur la planche (on peut aussi utiliser un verre retourné). Les participants posent un doigt sur la goutte, en l’effleurant. Le médium pose alors des questions à l’esprit, qui répond en dirigeant la goutte en différents points du Oui-ja.
• L’écriture automatique
C’est une forme de communication écrite, par laquelle un esprit peut se manifester. Deux possibilités existent :
L’esprit dirige directement les mouvements de la main du médium sur la feuille de papier. Le médium ressent des impulsions qui lui font tracer des lettres, sans savoir le mot qui sera écrit. On nomme cela l’écriture automatique mécanique.
L’esprit influence les pensées du médium, qui écrit sous l’effet de cette inspiration, comme s’il lui dictait son message. Le médium écrit alors sans réfléchir, sans avoir une pleine conscience de ce qu’il écrit. Ce n’est qu’en se relisant qu’il peut prendre connaissance du message. Cette écriture automatique est dite intuitive, ou inspirée.
• L’incorporation
L’incorporation est le phénomène par lequel l’esprit s’exprime, de façon temporaire, à travers un médium. Elle est assez peu fréquente, car elle nécessite un très haut niveau de médiumnité. Le médium entre dans une sorte de transe, et se met à parler sous l’inspiration de l’esprit. Quand la transe n’est que partielle, le médium reste conscient, et conserve sa voix. Mais il arrive, très exceptionnellement, que la transe soit totale. Dans ce cas, la voix entendue par l’assemblée n’est pas celle du médium, mais celle de l’esprit, qui peut d’ailleurs s’exprimer dans une langue totalement inconnue du médium.
• La matérialisation
Dans la matérialisation, le médium reste passif, mais son énergie corporelle est absorbée par l’esprit pour lui permettre de densifier son corps spirituel. Ce phénomène peut se produire à des degrés différents :
Dans la pré matérialisation, l’esprit n’a pas une densité suffisante pour se rendre visible, mais il a néanmoins la possibilité d’agir sur le monde concret. Il peut ainsi déplacer des objets, frapper des coups, ou même toucher l’un des participants…
Parfois aussi, la matérialisation est intermédiaire. Ici, l’esprit a puisé chez le médium l’énergie suffisante pour densifier partiellement son corps spirituel. On peut, en certains cas, deviner les contours de son visage, ou même entendre sa voix.
Dans le cas le plus favorable, l’esprit a acquis une grande quantité d’énergie, et sa matérialisation est totale. Il apparaît alors avec un corps entier. Mais là encore, l’énergie du médium n’étant pas inépuisable, la dématérialisation finit par se produire, et la forme disparaît aussi étrangement qu’elle était apparue.
• La transcommunication instrumentale(TCI)
Il s’agit d’une forme de communication récente, dans laquelle les esprits utilisent des appareils électroniques, comme les téléviseurs, les radios, les magnétophones, ou les ordinateurs. Ces appareils servent donc de vecteurs aux messages en provenance de l’au-delà. Leur principal intérêt réside dans le fait qu’ils permettent de conserver une trace de ces messages.
• L’art spirite
Certaines personnes, ni artistes ni médiums, parviennent à produire en état de transe des créations artistiques tout à fait étonnantes. C’est le cas, notamment, du brésilien Luiz Antonio Gasparetto. Peignant indifféremment avec les mains ou avec les pieds, à l’endroit comme à l’envers, parfois même deux tableaux en même temps, Luiz s’est rendu célèbre, il y a quelques années, pour la ressemblance de ses peintures avec les tableaux de maîtres. Les toiles portaient d’ailleurs la signature de leurs auteurs présumés : Léonard de Vinci, Michel Ange, Monet, Modigliani… Selon Luiz, les esprits des grands maîtres prenaient possession de son corps pour poursuivre leurs œuvres depuis l’au-delà.
Luiz Gasparetto n’avait, semble-t-il, aucune formation particulière en dessin ni en peinture. Il n’a jamais fait commerce, non plus, des milliers de toiles qu’il a réalisées, les offrant à des œuvres caritatives. Ceci crédibilise ses extraordinaires prestations, en excluant toute arrière-pensée mercantile et toute supercherie. Luiz Gasparetto a cessé aujourd’hui ses séances d’art spirite, puisqu’il exerce désormais le métier de psychologue à Rio.