La voyance, une pratique millénaire, mais en plein essor
Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire de l’humanité, le mystère de la prédiction de l’avenir a toujours suscité un vif intérêt, voire une certaine fascination. La voyance intrigue, dérange, soulève des interrogations et des controverses. Elle a ses adeptes inconditionnels et ses détracteurs. Dans tous les cas, elle ne laisse personne indifférent.
Dans notre époque moderne où les nouvelles technologies sont omniprésentes, où la science envahit chaque jour davantage notre quotidien, on pourrait penser que l’art de la divination appartient désormais à un passé révolu. Pourtant, le recours à l’irrationnel n’a jamais été si fort, comme s’il venait en réaction par rapport à un environnement trop matérialiste ou trop limité.
La voyance est exercée majoritairement par les femmes
La proportion majoritaire de femmes qui exercent aujourd’hui le métier de voyante ou de para psychologue perpétue d’ailleurs une tradition remontant au Moyen Age. En ces temps-là, si les hommes étaient volontiers reconnus comme détenteurs du savoir officiel, les femmes se trouvaient reléguées à des pratiques plus occultes. Initiées aux secrets des plantes et de la nature, elles exerçaient dans l’ombre un pouvoir parallèle, comparable, en certains points, à celui des prêtres et des médecins. On craignait tant ces « sorcières » qu’on allait jusqu’à les diaboliser.
De nos jours, cette féminisation de la voyance tend à régresser, et un nombre croissant d’hommes n’hésitent pas à se lancer dans une carrière de voyant. Ils apportent à la voyance une image de sérieux et de crédibilité dont l’ensemble de la profession ne peut que bénéficier.
La voyance attire des clients de tous les horizons
Les voyantes et les voyants sont souvent starisés. Ils interviennent dans la presse, les radios ou les chaînes de télévision. On les invite en chaque début d’année, pour recueillir leurs prédictions. Il est de bon ton de les railler, de les décrier, de s’en amuser, de ne pas les prendre au sérieux. On a mauvaise conscience à admettre publiquement que l’on croie à la voyance, et les consultations se font généralement dans la plus grande discrétion. Le phénomène touche toutes les classes de la société. Il est de notoriété publique que beaucoup de puissants de ce monde ont leur voyante attitrée. Combien de décisions de la plus haute importance stratégique ont-elles été prises dans le silence feutré d’un cabinet de voyance, sous le verdict implacable du tarot divinatoire ou le reflet énigmatique d’une boule de cristal ?
Les différentes pratiques de la voyance
Certaines voyantes pratiquent ce que l’on nomme « la voyance pure ». Comprenons par là que la voyante obtient ses visions du passé ou de l’avenir par flashs, qui lui viennent spontanément au contact du consultant. C’est une forme de voyance très difficile, que peu de voyantes pratiquent.
La plupart du temps, les voyantes utilisent des supports pour orienter et asseoir leurs visions. On peut les classer en deux catégories :
- Les supports non symboliques : ils ne contiennent en eux-mêmes aucune information susceptible de suggérer une interprétation, ou de l’orienter dans telle ou telle direction. On trouve dans cette catégorie la boule de cristal ou le pendule.
- Les supports symboliques : ils constituent une matière première, un socle sur laquelle viennent se greffer l’intuition ou le sixième sens de la voyante. Ce sont les cartes, les tarots, les oracles, sans oublier, évidemment, les lignes de la main...
Les nouvelles spécialités de la voyance
Dans notre monde moderne, toujours plus complexe et stressant, le champ d’action de la voyance ne cesse d’évoluer, de se diversifier. Ces dernières années, certains professionnels de la voyance se sont donc démarqués en investissant de nouvelles spécialités. Des voyants les plus traditionnels aux plus « tendance », voyons à qui l’on a affaire :
Les stars de la voyance
En haut de l’affiche, il y a bien sûr les stars de la voyance, bien connues du grand public, grâce à la publicité que leur offrent les médias. Elles jouissent d’une clientèle aisée, pouvant payer des prix de consultation élevés.
Les voyantes traditionnelles
A côté de ces vedettes hyper médiatisées, officient de vrais professionnels de la voyance, plus discrets et souvent plus authentiques. Soucieux de venir en aide à leurs semblables, ils dégagent une grande chaleur humaine et respectent ceux et celles qui viennent les consulter. Leur gentillesse et leur talent leur valent une clientèle d’une grande fidélité.
Certains jeunes voyants ou voyantes, très en phase avec l’air du temps, proposent leurs services aux entreprises aussi bien qu’aux particuliers. Ils s’intitulent volontiers spécialistes en sciences humaines, avec une prédilection pour les activités de coaching.
Les voyants exotiques
Une autre catégorie, loin d’être négligeable, est celle des voyants que l’on pourrait qualifier d’ « exotiques ». Ce sont souvent des hommes. Qu’ils soient originaires d’Afrique, des Antilles, de Madagascar, d’Inde ou d’Haïti, ils se parent d’un savoir ancestral et de secrets transmis de génération en génération. Marabouts, shamans ou prêtres vaudou, ils se présentent comme des grands initiés, investis de pouvoirs aussi mystérieux que redoutables. Comme les voyantes et les voyants traditionnels, ils sont capables de prédire l’avenir, mais ils pratiquent surtout la magie, voire la sorcellerie.
Les voyantes mystiques
N’oublions pas, enfin, les voyantes mystiques, qui se réclament d’une divinité, ou d’esprits d’un ordre supérieur. Ils sont souvent disciples d’Allan Kardec, le fondateur du spiritisme, dont les travaux et les ouvrages ont convaincu des millions d’adeptes dans le monde. C’est l’intérêt grandissant pour la doctrine spirite qui explique l’aura de ces voyantes mystiques.
La bonne pratique de la voyance
A tort ou à raison, la voyante tend assez souvent à remplacer le psychologue. On la consulte comme une confidente, autant pour prendre conseil que pour connaître l’avenir. Ceci lui confère un rôle social indéniable, mais aussi un certain pou-voir, assorti de vraies responsabilités. La voyance n’a rien d’un jeu, il convient de l’exercer avec beaucoup de finesse et de doigté. On reproche quelquefois aux voyantes de monnayer le don qu’elles ont reçu. Mais pourquoi n’auraient-elles pas le droit de vivre de leur art, si elles en font bon usage ?
Les secrets d'une voyance réussie
Chacune apporte son talent, son écoute. La voyance s’y élève alors à son meilleur niveau. Au cours d’une consultation, arrive parfois un moment de grâce, un supplément d’âme qui surgit, un feeling indicible qui s’établit entre deux êtres. Là résident peut-être les secrets d’une voyance réussie : la confiance réciproque, l’empathie.
Une consultation de voyance réclame enfin une grande concentration. Cette exigence exclut les voyances « à la chaîne ». Une bonne voyante limite nécessairement le nombre de ses consultations quotidiennes, pour conserver intactes ses facultés de perception irrationnelle et sa capacité à éclairer le client.