Le mot télépathie a été inventé en 1882 par le chercheur britannique Frederic Myers. Il signifie littéralement une « sensation à distance ». La télépathie consiste donc en un échange d’informations entre deux personnes physiquement éloignées, et qui ne sont reliées par aucun support physique connu. Dans la majorité des cas, cet échange se traduit par une classique transmission de pensée, même s’il arrive que le corps tout entier soit le récepteur du message.
Des témoignages authentifiés
Un exemple troublant de message télépathique est survenu en 1875, avec la cantatrice Célestine Galli Marié. En pleine représentation d’un opéra de Bizet, elle ressentit brusquement un coup violent dans le cœur. S’arrêtant de chanter, elle eut alors l’intime conviction que le compositeur venait de connaître un grave problème de santé. Et effectivement, au même moment, Georges Bizet était victime d’une attaque cardiaque, qui l’emporta deux heures plus tard.
Il existe de nombreux témoignages de personnes ayant ressenti ce type de message, souvent corrélé à un accident ou à la mort d’une personne proche. Le message survient soudainement, alors que rien ne le laissait présager, et s’impose avec une inexplicable certitude.
La télépathie n’est pas la voyance
Il importe de distinguer la télépathie des phénomènes de voyance. La voyance permet d’anticiper un événement qui se produira ou qui s’est déjà produit. Elle établit une passerelle entre le présent, le passé et le futur. La télépathie est une sensation vécue dans l’instantanéité du présent, en abolissant l’espace. Dans une transmission télépathique, l’éloignement physique de la personne émettrice et de celle qui reçoit le message semble n’avoir aucune importance.
On constate, et c’est assez normal, que la transmission télépathique se fait plus aisément entre deux personnes liées affectivement : entre jumeaux, bien évidemment, ou entre enfants et parents, ou encore chez les couples liés par de longues années de vie commune. Bien que l’émission et la réception télépathique se fassent de façon involontaire, la proximité de deux êtres est un facteur favorable.
Télépathie et services secrets
Mais la télépathie déborde pourtant de ce simple cadre. Dans les années 70, en période de guerre froide, la CIA a utilisé des médiums pour accomplir des missions d’observation à distance. Il s’agissait d’obtenir des informations impossibles à recueillir par les méthodes classiques. L’un de ces médiums a d’ailleurs longuement témoigné de ses états de services à la télévision française, en expliquant comment, par télépathie, il avait réussi à capter des secrets militaires en provenance des centres de décision soviétiques, un peu comme s’il s’était trouvé physiquement présent aux réunions d’état major. Et il insistait sur le fait qu’il avait ainsi fourni au gouvernement américain des informations de la plus haute importance stratégique.
Les médiums furent ainsi payés par la CIA durant une vingtaine d’années, pour diverses missions très ciblées. Et s’ils n’eurent pas que des succès, il est peu probable que leur collaboration ait pu être aussi longue s’ils n’avaient obtenu quelques résultats probants. Cette incursion du paranormal au sein des services secrets américains est restée célèbre sous le nom de l’opération « Stargate », longtemps soutenue par un groupe de sénateurs, convaincus que les services secrets soviétiques et chinois utilisaient des procédés comparables...
Un mécanisme qui reste à expliquer
Quelles sont les conditions les plus propices à une transmission télépathique ? L’état de la personne réceptrice semble avoir une importance déterminante. Certes, les messages peuvent survenir à tout moment, mais ils semblent mieux perçus durant le sommeil. L’état de transe (d’un médium) ou d’hypnose tend également à augmenter l’état de réceptivité.
Le mécanisme de la télépathie reste néanmoins assez mystérieux. Il apparaît rarement sur commande, et se montre difficilement reproductible, ce qui rend sa validation scientifique très controversée. Comment communiquer en dehors de nos cinq sens ? Certains traits psychologiques semblent faciliter son apparition : l’ouverture aux autres, l’aptitude à l’empathie, l’imaginaire, la créativité, qualités que l’on retrouve plus fréquemment chez les artistes. On n’est guère étonné que ce soit les musiciens, habitués à exprimer leurs émotions par des regards, des mimiques, des sourires. qui obtiennent les meilleurs résultats dans les quelques expériences qui ont pu être menées en laboratoire.
Un don présent en chacun de nous?
Selon certains auteurs, chacun d’entre nous possède, à l’état latent, ce don de la télépathie. Mais dans notre culture rationaliste, une part de notre conscience est soumise très tôt à une sorte de tronquage culturel. Au cours de ses premières années, l’enfant perçoit spontanément des signaux que l’adulte ne sait plus ressentir. Mais lorsque ses perceptions ne cadrent pas avec la dynamique du milieu dans lequel il grandit, le jeune enfant tend peu à peu à refouler cette relation privilégiée avec son environnement. Ainsi deviendra-t-il incapable, plus tard, de décoder les informations subtiles et ténues en provenance de cette frontière de l’esprit. Chez nous, adultes, nos principes, nos croyances, nos peurs, nos interdits, bref le poids de notre héritage culturel, constituent le principal barrage à la réception de messages télépathiques. En chaque occasion où l’on peut vivre une expérience télépathique, il y a toujours conflit entre nos croyances, nos certitudes intellectuelles, et les informations extérieures reçues.
Une forme particulière de télépathie : la communication intuitive
Aussi étrange que cela puisse paraître, une forme particulière de télépathie semble pouvoir s’établir entre l’homme et l’animal. Une vétérinaire française utilise d’ailleurs la « communication intuitive » pour tenter de comprendre le fonctionnement mental d’un chien, d’un cheval, etc. Par les images, les odeurs, les sons, ou même les goûts qu’elle perçoit au contact de l’animal, elle parvient à évaluer son entente avec ses congénères, les activités vers lesquelles on peut l’orienter, et même à cibler l’origine de ses éventuels problèmes de comportement.
On relate l’exemple de cette jument, qui frappait violemment chaque nuit le déclencheur de son abreuvoir, sans explication plausible, et ce depuis plusieurs années. La propriétaire, sceptique, fit néanmoins appel à la vétérinaire. Par communication intuitive, la vétérinaire reçut de la jument un message disant qu’elle avait subi autrefois des mauvais traitements (ce qui fut vérifié plus tard).
Suite à cette curieuse communication, qui se déroula en une seule séance, la jument changea de comportement. Ses décharges agressives s’atténuèrent, et, en moins de deux semaines, disparurent complètement.