Quel a été votre itinéraire, avant de devenir voyante ? En fait, rien ne me prédestinait à devenir voyante. Je suis issue d’un milieu assez aisé, où l’on ne parlait quasiment jamais de voyance. Mes parents, tous deux enseignants, étaient des rationalistes bon crin. Ils m’ont poussé à faire de bonnes études, ce qui m’a conduit à décrocher un master lettres modernes et un Capes. A la suite de quoi je suis moi aussi rentrée dans l’enseignement.
Quand avez-vous pris conscience de votre don ? A la suite d’un grave accident de circulation qui aurait pu me coûter la vie. Hospitalisée en soins intensifs, j’ai eu la sensation de sortir de mon corps. Une expérience étrange, très déstabilisante, qui a complètement changé ma façon d’appréhender la vie. Mais pas seulement. Les jours et les semaines qui ont suivi mon réveil, j’avais l’impression que quelque chose s’était débloqué en moi, comme s’il s’agissait d’une nouvelle naissance. Je me sentais désormais ouverte à d’autres perceptions, comme reliée à d’autres univers. Mes premières visions de voyante datent de cette époque-là.
De quelle manière consultez-vous ?
Comme j’habite la banlieue d’une grande ville, j’ai la chance d’avoir une clientèle majoritairement locale. J’exerce également dans le cadre d’un grand cabinet de voyance, pour lequel j’assure, à temps partiel, des consultations de voyance par téléphone.
Justement, que penser de la voyance par téléphone ? La voyance par téléphone est aujourd’hui très courante, et elle donne la plupart du temps d’excellents résultats. Bien sûr, il faut, pour cela, être capable de capter les courants d’énergie émis par la voix de son interlocuteur. Je pense que la plupart des voyants possèdent cette aptitude.
Comment se déroule chez vous une consultation? Au tout début de la consultation de voyance, je ne pose pas de questions, hormis de connaître les raisons qui ont conduit la personne à me consulter. Je travaille ensuite sur différents supports, en laissant affleurer les visions, les images qui s’imposent à moi. Il peut alors s’établir un dialogue avec mon consultant, au fur et à mesure que j’avance dans l’exploration de sa problématique. J’insiste sur le fait que la confiance de la personne est primordiale dans cet échange. Sans elle, la voyance devient plus difficile, et un blocage peut s’installer.
Qui sont vos clients? Comme la plupart de mes confrères voyants, ma clientèle est plutôt féminine, je dirais à 80% environ. Cadres, ouvriers, fonctionnaires, professions libérales ou chefs d’entreprise, tous les milieux sont concernés par la voyance. Mais ils consultent généralement une voyante dans la confidentialité, sans forcément en faire part autour d’eux.
Comment concevez-vous votre rôle auprès de vos clients? En venant consulter une voyante, les gens en attendent d’abord une aide pour les tirer de leurs difficultés présentes, plus encore que pour éclairer leur futur. Les deux ne sont d’ailleurs pas incompatibles. Je m’efforce d’abord de cerner les causes de blocage, ce qui empêche le consultant d’agir dans le bon sens et d’avancer. Les gens n’ont pas toujours une pleine conscience de leurs ennemis intérieurs, ni des ressources et des forces dont ils disposent. En tant que voyante, mon premier travail consiste donc à mettre au jour ces blocages et ces atouts. Dans un second temps, j’ouvre des perspectives, j’indique les choix qui vont se présenter à mon client dans le futur. Mais ceci est un peu schématique, les deux volets de la consultation de voyance peuvent se mélanger ou alterner.
Avez-vous une charte de déontologie? Toute voyante sérieuse se doit de respecter quelques règles de base. Je m’interdis notamment d’évoquer les questions de la maladie et de la mort. Ceci n’est pas négociable. Je suis attentive, d’autre part, à ce que les gens qui me consultent le fassent de manière raisonnable. Il existe des personnes « accros » à la voyance, et je ne cherche jamais à accentuer cette dépendance.
Comment faire pour monter son cabinet de voyance? On ne monte pas un cabinet de voyance comme on monterait n’importe quel autre cabinet libéral. Contrairement à la majorité des autres métiers où une formation plus ou moins longue s’avère nécessaire, la voyance nécessite de posséder le don. Je ne dis pas que ce don est le même pour tous, mais nul ne peut devenir voyante ou voyant s’il ne le possède pas. La voyance ne s’apprend pas, elle se vit, telle une évidence intérieure. C’est un appel auquel on répond, davantage qu’un choix.