Comment en êtes-vous venue à la voyance? Je suis venue à la voyance un peu par hasard. Dans ma famille, on est plutôt artiste, et je pensais, moi aussi, faire les beaux-arts. A la suite d’une douloureuse séparation, je me suis hasardée à aller consulter une voyante, alors que je n’avais jamais fait, auparavant, ce type de démarche. Cette voyante était une vieille dame, qui, tout en tirant les cartes, semblait aussi questionner sa boule de cristal. A la fin de la consultation, elle m’annonça, à ma grande surprise, que je possédais moi aussi un don de voyance que je ne devais pas garder pour moi. J’ai été assez perturbée par cette révélation inattendue, à laquelle je ne croyais pas vraiment.
Quand avez-vous pris pleinement conscience de votre don? Une nuit, j’ai fait un rêve étrange, qui semblait annoncer un danger concernant un être proche. Un rêve tellement précis que j’ai eu l’intime sentiment d’un rêve prémonitoire. Je me suis sentie obligée d’en parler autour de moi, et si les circonstances vécues dans mon rêve se sont effectivement produites peu de temps après, la personne concernée, avertie, a pu s’en tirer sans dommage. En repensant aux paroles de la voyante, il m’a fallu admettre que j’avais en moi un don à développer.
De quelle manière consultez-vous? J’ai commencé mon activité en effectuant des consultations de voyance par téléphone pour un cabinet de voyance assez connu sur internet. Dans les années qui ont suivi, je me suis constitué un noyau de clients locaux, que je reçois directement à mon domicile. Aujourd’hui, je partage mon temps entre ces deux formes de consultation de voyance.
La voyance par téléphone est-elle fiable? Je n’ignore pas que certains sont sceptiques vis-à-vis de la voyance par téléphone, mais ce n’est pourtant pas une voyance au rabais. Il faut bien comprendre que la voix d’une personne est porteuse d’une énergie vibratoire particulière, et c’est ce courant énergétique que nous, voyants, parvenons à capter. La voix de mon consultant me fait percevoir des images, avec la même intensité que s’il se trouvait devant moi.
Comment procédez-vous lors d’une consultation? Je pars du principe selon lequel une consultation de voyance devrait se dérouler comme une consultation chez le médecin. On n’imagine pas un client venant consulter son médecin en lui cachant la raison de sa visite. En voyance, c’est la même chose. J’ai besoin de cerner les problèmes de mon consultant, de connaître ses questionnements précis, pour faire une bonne voyance.
Quelle est, selon vous, la qualité première d’une bonne voyante? La voyance est un don précieux, mais il faut le manier avec beaucoup de prudence et de circonspection. De bonnes connaissances en psychologie ne sont certes pas superflues. On ne peut non plus se prétendre une bonne voyante si l’on n’aime pas sincèrement ses semblables. A mes yeux, ces deux qualités sont primordiales, avant même que de savoir si l’on possède ou non le don de voyance.
Que pensez-vous des personnes « accros » à la voyance? Certaines personnalités fragiles cherchent effectivement dans la voyance un recours susceptible de les rassurer. Lorsque je perçois cette fragilité, cette dépendance à la voyance chez une cliente, je ne l’encourage pas, et je l’invite gentiment à espacer nos rendez-vous. C’est une question d’éthique personnelle. La voyance doit rester une aide ponctuelle, pour une situation qui pose problème et qui doit être éclaircie. Elle ne doit pas devenir une addiction. Dans leur majorité néanmoins, mes clients sont des gens raisonnables, et ce genre de cas se pose rarement.