Comment en êtes-vous venue à la voyance? Ma mère a toujours été intéressée aux disciplines ésotériques, à la voyance, bien sûr, mais aussi à l’astrologie, à la médiumnité ou encore la radiesthésie. Chez nous, le rayonnage de la bibliothèque était assez fourni en ces matières-là. Je ne peux pas dire que j’étais moi-même passionnée par ces sciences parallèles, mais je me souviens avoir consulté certains ouvrages, par simple curiosité. Notamment un livre écrit par une voyante, qui m’avait assez impressionnée. Mais, à l’époque, cet intérêt était limité, car j’avais des études à terminer et des projets professionnels qui commençaient à se préciser. La voyance me semblait encore appartenir à un univers assez lointain.
Comment avez-vous réalisé que vous aviez un don de voyance? Au cours de mes études en faculté, j’ai rencontré un jeune homme dont la mère tirait les cartes, sans toutefois exercer officiellement le métier de voyante. Comme il s’était établi entre nous un vrai courant de sympathie, elle prenait plaisir, de temps à autre, à me faire un tirage, alternant les cartes ordinaires et le tarot de Marseille. Ces séances de voyance amateur ont dû réactiver mes lectures de jeunesse, au point que je me suis piquée au jeu. Au contact de cette cartomancienne, j’ai appris la signification des cartes ainsi que les différents procédés de tirage. Je me suis aperçue, peu à peu, que j’avais une perception qui allait bien au-delà de la simple lecture du jeu. Les cartes me parlaient, m’inspiraient, m’ouvraient des portes sur l’invisible. Mes premiers flashs de voyance me sont apparus au cours de cette période d’apprentissage. J’étais « entrée en voyance » presque sans m’en apercevoir.
Comment définiriez-vous votre métier : êtes-vous voyante ou médium? La définition la plus exacte serait celle de voyante cartomancienne, puisque l’interprétation des tirages de cartes se place au cœur même de mon activité. Malheureusement, le mot cartomancienne a une connotation un peu péjorative, on pense tout de suite à une diseuse de bonne aventure. Cette confusion est un peu dommageable, car cela ne plaide pas dans le sens d’une voyance sérieuse. Dans tous les cas, je suis plus voyante que médium. Les médiums explorent des univers différents. Nous autres, voyants, restons dans le monde réel, mais avec une aptitude à lire dans le futur.
Que faut-il penser de la voyance par téléphone? La voyance par téléphone, comme par Skype d’ailleurs, dépasse de loin la simple émergence d’une mode. Elle a permis à beaucoup de personnes d’accéder à la voyance, ainsi qu’aux voyantes d’élargir considérablement leur clientèle. Désormais, on peut consulter une voyante à l’heure qui nous convient, car l’offre de voyance par téléphone est considérable, notamment sur internet. Et ce, même si l’on habite un lieu reculé, où il est souvent impossible de trouver un cabinet de voyance privé. Donc, je n’y vois que des avantages, d’autant que la qualité des consultations de voyance par téléphone n’a rien à envier aux consultations en direct, à condition, évidemment, de posséder un vrai don de voyance.
Parlez-vous uniquement du futur? L’inquiétude vis-à-vis du futur représente quand même la raison première qui pousse une personne à consulter une voyante. Si je fais allusion à un fait survenu dans le passé de mon consultant, c’est surtout pour crédibiliser ce que je lui prédis pour son futur. Il ne s’agit en aucun cas de chercher à l’impressionner, mais plutôt de le rassurer, en lui montrant que la voyance tend à s’affranchir des frontières du temps. Si je dis vrai pour son passé, j’ai de bonnes chances d’avoir des visions exactes sur son avenir. On doit admettre que la voyance n’est pas infaillible. C’est pourquoi la vision de certains éléments du passé, loin d’être superflue, constitue un élément propre à rassurer la voyante elle-même aussi bien que son consultant.
Dans votre clientèle, constatez-vous des addictions à la voyance? Cette addiction existe, elle est parfaitement connue de toutes les voyantes. Ceux et celles qui développent une dépendance à la voyance sont généralement des personnes anxieuses, qui ont besoin d’être rassurées en permanence, guidées ou épaulées dans leurs choix. Dans de tels cas, je suggère alors d’alterner les consultations de voyance avec un soutien psychologique chez un thérapeute, ce qui suffit généralement à solutionner le problème.