Quand avez-vous pris conscience de votre don? Je ne peux pas dater précisément le moment où j’ai réalisé que j’avais un don de voyance, mais il me semble que j’étais assez jeune. Ce don s’est imposé à moi d’une manière insensible, progressive, naturelle. Je n’ai pas le souvenir d’une soudaine révélation. Ma mère m’avait bien dit qu’un don de voyance se transmettait au sein de notre famille. Je dois toutefois constater que le don a sauté une génération : en effet, si ma grand-mère était bien voyante, ma mère, en revanche ne l’est absolument pas. Ce phénomène peut sembler curieux, mais je crois savoir que cela se passe ainsi dans beaucoup d’autres familles de voyantes héréditaires.
Consultez-vous plutôt en cabinet ou par téléphone? J’ai la chance d’avoir une clientèle locale qui me suffit largement. Je ne cherche pas à faire de la voyance à la chaîne, je préfère accorder du temps à mes clients. En outre, une consultation de voyance prend beaucoup d’énergie, et entre deux voyances, j’ai besoin de récupérer. A privilégier la qualité à la quantité, je ne suis pas perdante : la plupart des personnes venues me consulter une fois reviennent ensuite régulièrement. Ceci étant, je ne m’interdis pas la voyance par téléphone, lorsqu’un de mes clients m’appelle en urgence. Mais je ne prends pas de nouveaux clients par cette forme de voyance-là.
La voyance par téléphone est-elle vraiment fiable? Je ne ferai pas de hiérarchie entre la voyance en cabinet privé et la voyance par téléphone. Une véritable voyante sera capable de lire dans le futur de son consultant, que celui-ci se trouve face à elle, ou à grande distance au téléphone. La voyance par téléphone permet surtout à chaque voyante de s’organiser comme bon lui semble, de choisir les plages horaires de ses consultations.
Votre don de voyance vous sert-il dans votre vie personnelle? Je ne pense pas que mon don de voyance m’ait beaucoup servi jusqu’à aujourd’hui, en tout cas, je n’ai jamais tenté d’y recourir. D’ailleurs, sauf exception, une voyante ne voit pas pour elle-même, et rarement pour ses proches. Les liens affectifs trop intimes tendent à ériger des barrières qui bloquent ou dévient les perceptions que l’on pourrait avoir. Et c’est tant mieux. La voyance doit être mise au service d’autrui, on ne doit pas chercher à en tirer des intérêts trop personnels.
A quoi reconnaît-on une bonne voyante? J’ai envie de dire qu’on reconnaît d’abord une bonne voyante à l’exactitude de ses prédictions. C’est facile de juger sur pièces. Plus subtilement, on reconnaît une bonne voyante à sa sincérité et à l’empathie qu’elle dégage. Autrement dit, une bonne voyante ne doit pas chercher à exercer un quelconque pouvoir sur son client, et à le rendre dépendant. La relation entre la voyante et son consultant doit être une relation saine, sans rapport de force, une relation d’égal à égal.
Quelles sont les limites de la voyance? Les gens ne sont pas toujours raisonnables ni réalistes dans leurs requêtes. Certains s’imaginent que la voyante va leur indiquer le prénom, l’âge et la couleur des cheveux de leur prochaine rencontre amoureuse. La voyance n’est pas faite pour répondre à ce genre de devinettes, même si une bonne voyante peut vous annoncer avec justesse une rencontre déterminante ou un passage difficile au niveau affectif. Ne demandez pas non plus à votre voyante de vous donner les numéros gagnants du prochain tirage à l’Euro millions. Par définition, le hasard ne se contrôle pas. Une autre limite de la voyance s’impose lorsqu’il s’agit de la maladie ou de la mort. La plupart des voyantes ont une éthique rigoureuse qui leur interdit de s’aventurer sur ces terrains-là.