Comment en êtes-vous venue à la voyance? Je suis née dans une famille où le don de voyance se transmet de génération en génération, et plus précisément de mère en fille. Ma grand-mère avait le don, et ma mère aussi. Bizarrement, ce don de voyance n’est accordé qu’à une seule femme par génération. Ma mère avait 2 sœurs, et elle a été l’unique dépositaire de ce don familial. Et comme j’étais sa seule fille, je savais que j’aurais un jour à prendre le relais. Je n’irai pas jusqu’à dire que je me suis toujours sentie voyante, mais j’avais conscience de porter en moi une certaine différence, un talent si évident qu’il m’était impossible de l’ignorer.
Comment avez-vous débuté votre activité de voyante? Le métier de voyante n’a pas été mon premier choix. J’étais passionnée de culture et de voyages. J’ai commencé par travailler quelques années comme hôtesse de l’air, mais des soucis de santé m’ont obligée à adopter un mode de vie plus sédentaire. J’ai donc pensé à monter mon cabinet de voyance, puisque mon don était intact. Les voyages ont donc été relégués au rang de loisirs, et la voyance est devenue mon activité principale.
Vous définissez-vous comme une voyante ou une médium? Le don ancestral que j’ai reçu à la naissance est typiquement un don de voyance, en aucun cas un don de médiumnité. Je ne cherche pas à entrer en contact avec les esprits, ce que font en principe les médiums. En consultation de voyance, je suis traversée par des images ou des flashes qui me donnent des informations sur l’avenir de la personne qui me consulte. Rien à voir avec les défunts ou les entités supposées de l’au-delà.
De quelle manière consultez-vous? Je fais rarement de la voyance pure, je préfère de loin travailler sur supports. Les cartes constituent pour moi le meilleur d’entre eux. Je possède plusieurs jeux de tarots, dont un qui m’a été légué par ma grand-mère. C’est un peu mon tarot fétiche. Lorsque je fais un tirage de tarots, j’ai l’impression de lire dans un livre, tant les images qui m’apparaissent sont parlantes, précises. Même lorsque je n’exerçais pas encore la voyance, je m’intéressais déjà aux tarots. Un lent travail de maturation, qui me sert énormément dans le métier de voyante que j’exerce aujourd’hui.
Préférez-vous la voyance en cabinet ou la voyance par téléphone? Je n’ai aucune raison de préférer l’une à l’autre, je les pratique indifféremment. La voyance par téléphone présente le gros avantage de s’affranchir de certaines contraintes, géographiques notamment. Comme je travaille sur tarots, peu m’importe d’avoir ou non mon consultant en face. J’ai les mêmes ressentis dans ces deux modes de voyance.
Qui sont vos clients? En consultation de voyance, je reçois des personnes de tous les milieux sociaux, y compris les plus aisés. C’est compréhensible. Que l’on soit fonctionnaire, cadre ou profession libérale, nul n’est à l’abri d’un souci ponctuel, ou d’un problème majeur dans sa vie. Et le niveau d’instruction n’aide pas forcément à faire preuve de lucidité. Indépendamment de leur condition sociale, les gens qui s’adressent à une voyante souhaitent juste qu’elle éclaircisse leur avenir. Une raison toute simple, mais qui explique que la voyance puisse représenter un recours pour une grande part de nos concitoyens.
Quelles sont les qualités requises pour être une bonne voyante? Je ne débute jamais une consultation de voyance sans faire le tour de la situation dans laquelle se trouve mon consultant. Une bonne voyante doit avoir une capacité d’écoute, un don d’empathie tout aussi indispensables que le don de voyance lui-même. Lorsqu’elle se lance dans des projections sur le futur, la voyante ne peut pas faire abstraction de la personnalité de son interlocuteur, de la façon dont il va comprendre les choses, ce qu’il peut ou non entendre. Quelque part, toute bonne voyante doit se doubler d’une fine psychologue, cela me paraît essentiel si l’on cherche vraiment à aider les gens.