Le métier de voyante ne s’est pas imposé à moi tout de suite. En effet, j’ai travaillé une quinzaine d’années en entreprise avant de me lancer dans la voyance. Parallèlement à mon activité professionnelle, très prenante, j’avais aussi une vraie passion pour les cartes et les tarots. Je prenais plaisir à tirer les cartes pour mes amies, qui étaient assez nombreuses à me le demander. Il faut croire que j’étais assez douée pour cet exercice, car on me sollicitait de plus en plus fréquemment. En même temps, je ne m’épanouissais pas vraiment dans mon travail, j’avais l’impression d’en avoir fait le tour, j’étais en quête d’autres horizons. Suite à une proposition de changement d’affectation qui ne me convenait pas, j’ai donné ma démission, et pris une des décisions les plus importantes de ma vie, devenir voyante. La voyance a donc été pour moi le fruit d’une certaine maturité.
De quelle manière consultez-vous? Je donne la majorité de mes consultations de voyance dans mon domicile privé. J’ai la chance d’habiter en périphérie d’une grande ville, ce qui m’a offert la possibilité de développer une clientèle locale. J’aime ce contact direct avec mes clients. En outre, cela facilite le « bouche à oreille ». Lorsqu’on a une bonne adresse de voyante, on en fait volontiers part à ses amis. En voyance comme ailleurs, les professionnels sérieux se distinguent vite. Une bonne voyante se juge à la fidélisation de sa clientèle.
Faites-vous également de la voyance par téléphone? Je suis amenée à faire de la voyance par téléphone, mais un peu en marge de mes consultations de voyance en cabinet. Cela répond à la demande de certains de mes clients, qui m’appellent à l’occasion d’un souci momentané, pour obtenir un conseil ou un avis. Ces entretiens de voyance par téléphone se déroulent le plus souvent entre deux rendez-vous chez moi. On peut prendre cela comme un suivi de consultation, un suivi généralement gratuit pour mes clients réguliers.
Qui sont vos clients? Une bonne part de ma clientèle de voyance est constituée de femmes, au moins à 80%, issues de toutes les couches de la société. Cette diversité est d’ailleurs très plaisante, même si les motifs de ces consultations féminines de voyance tournent surtout autour des affaires de cœur. Et cet éventail de clientèle concerne aussi toutes les tranches d’âge. Même si ça surprend, les personnes âgées recourent volontiers à la voyance. Pas forcément pour elles, plus souvent pour leurs enfants ou les êtres qui leur sont chers.
Quelles sont, selon vous, les qualités d’une bonne voyante? Aucune voyante n’a de baguette magique, mais il est certain que la voyance permet souvent d’apporter un éclairage sur certaines situations complexes ou apparaissant sans issue. Mon rôle de voyante est de mettre les choses en perspective, de préparer mon consultant à ce qu’il va bientôt devoir affronter, de l’aider à faire les meilleurs choix. Pour jouer efficacement ce rôle, je pense qu’il faut posséder une assez grande maturité. Le don de voyance peut de manifester très jeune. Mais les conseils que dispense une voyante dépendent du travail psychologique qu’elle a fait sur elle-même, de son évolution, de son vécu. Des qualités, je le répète, qui ne s’acquièrent qu’avec une suffisante maturité.
En tant que voyante, avez-vous une charte de déontologie? J’ai une approche responsable de mon métier de voyante, et des principes sur lesquels je ne transige pas. Je ne me sens pas autorisée à parler de la mort, pas plus que de la maladie. Ces domaines ne sont pas du ressort de la voyance. Et si certains clients se montrent parfois insistants, je les invite aimablement à aller voir un médecin. Il arrive, de façon assez exceptionnelle, que je ressente une sorte de malaise physique indéfini au contact d’un consultant. Comme s’il se produisait un transfert entre lui et moi, comme si je captais quelque chose d’anormal dans son organisme. Le voyant Belline raconte qu’il possédait cette perception-là. Donc, lorsque cela se produit, j’en fais part à mon client avec les mots adéquats, en l’encourageant à consulter sans tarder. L’alerte que je donne peut s’avérer fort utile, mais mon rôle de voyante s’arrête là.