Quel a été votre parcours, avant de devenir voyante? Je suis issue d’une famille d’enseignants. Mon père était professeur de maths au lycée, ma mère enseignait la littérature à l’université. J’ai donc baigné très jeune dans un milieu d’intellectuels cultivés et plutôt rationalistes. J’étais aussi très proche de mon arrière grand-mère maternelle, que le n’ai hélas que peu connu. Elle était voyante, je ne l’ai appris que bien plus tard. Elle avait une grande affection pour la petite fille que j’étais, affection que je lui rendais bien.
Quand avez-vous pris conscience de votre don? Mon arrière grand-mère est décédée alors que je venais juste de fêter mes 16 ans. C’est à cette période que j’ai ressenti mes premiers flashes de voyance. Au début, j’en ai été assez déstabilisée, car je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. En même temps, mon arrière grand-mère m’apparaissait assez fréquemment dans mes rêves. Devant tant d’évidences, j’ai dû admettre qu’elle m’avait transmis, tel un témoin, son don de voyance. Un don de voyance qui, curieusement, avait sauté plusieurs générations. Notre affection mutuelle n’y était sans doute pas étrangère. Mais je me sentais désormais investie de ce don de voyance, même si je ne l’avais aucunement sollicité.
Comment définiriez-vous votre activité : êtes-vous voyante ou médium? Dans la vie courante, voyante et médium sont des termes assez synonymes. En réalité, la voyance et la médiumnité recouvrent deux « spécialités » assez différentes. Un médium est capable d’établir un lien, une communication entre le monde terrestre et le monde des esprits. Une voyante, quant à elle, est capable d’appréhender le passé, le présent ou le futur, grâce aux flashs, aux visions que son don lui procure. Le don que j’ai reçu de mon aïeule est un don de voyance, sans rapport aucun avec la médiumnité.
Quelles sont vos pratiques de consultation? Je consulte en privé, dans mon domicile personnel, ainsi que par téléphone. Depuis quelques années, la voyance par téléphone a pas mal changé le travail quotidien des voyantes. Les horaires se sont assouplis, tant pour les voyantes que pour les consultants. Tout le monde est gagnant.
A ce sujet, la voyance par téléphone est-elle fiable? Dans une consultation de voyance par téléphone, je reçois les mêmes visions, les mêmes flashes de voyance que lors d’une séance de voyance en tête à tête. Les vibrations énergétiques émises par une personne passent par des attitudes, des regards, ou une aura, lorsqu’on sait la percevoir. Elle passe aussi par la voix. Lorsque je fais de la voyance par téléphone, je me connecte donc à mon consultant en m’accordant aux vibrations de sa voix. Quand on possède un vrai don de voyance, on a ce pouvoir-là.
Sur quoi juge-t-on les qualités d’une bonne voyante? La voyance peut apporter beaucoup de positif dans la vie d’une personne, mais elle n’est pas exempte de dangers. Dans une consultation de voyance en cabinet ou de voyance par téléphone, il existe toujours la tentation d’un certain rapport de force entre la voyante et son consultant. Ceci, bien sûr, en défaveur du consultant, puisque c’est lui le demandeur. Une bonne voyante s’interdit donc d’exploiter ce déséquilibre. Nous autres, les voyants, sommes là pour venir en aide à ceux qui nous consultent. On ne peut y parvenir si l’on n’est pas capable d’un minimum de sincérité et d’empathie.
Éprouvez-vous des cas de conscience lorsque vous percevez un événement dont l’annonce risque de perturber votre consultant? Dans chacune de mes consultations de voyance, je suis extrêmement attentive à ce que mes paroles soient bien comprises par mon interlocuteur, et, plus encore, qu’elles soient acceptables lorsque j’annonce un événement auquel il ne s’attendait pas. J’ai trop de respect pour mes clients pour leur jeter à la figure des prédictions à l’état brut, sans nuances ni préparation. D’autant que tout n’est pas écrit d’avance, et que toute voyante a droit à une marge d’erreur. Le don de voyance n’exclut pas le sens psychologique, ni une certaine humilité.