Comment en êtes-vous venue à la voyance? Je crois bien n’être jamais venue à la voyance, j’ai toujours senti, confusément, cette chose en moi. Toute petite, j’avais l’impression de deviner certains événements touchant mes proches, avec une étrange certitude, sans comprendre vraiment d’où me venait cette perception. Loin de me rassurer, cette aptitude particulière me dérangeait, dans la mesure où je ne savais pas quoi en faire. Il m’a fallu beaucoup de temps pour accueillir ce don de voyance sans crainte, pour l’apprivoiser, pour le maîtriser. Peu à peu, en évoluant, j’ai compris que c’était une chance qui m’avait été offerte à la naissance, et que le meilleur usage que je pourrais en faire serait de le mettre au service des autres.
De quelle manière consultez-vous? Ma préférence est pour une consultation de voyance en face à face. Je n’accorde pas spécialement de l’importance aux attitudes ou aux réactions de mon consultant, mais sa présence tend à augmenter mes ressentis. Je n’explique pas cela, c’est sans doute une question de concentration. Mais ma clientèle n’est pas uniquement locale, et je suis contrainte de faire quelques consultations de voyance par téléphone. En revanche, je ne fais pas de voyance par email.
Comment procédez-vous lors d’une consultation? A la base, je fais de la voyance pure, sans support, en me laissant guider par mes flashs, ou mes ressentis. Néanmoins, il m’arrive de prendre les mains de mon consultant, sans raison particulière, spontanément. Je peux avoir besoin de ce contact pour aller plus loin dans mes visions. Accessoirement, j’utilise les tarots, surtout dans les consultations de voyance par téléphone. Mais cela reste assez marginal dans ma pratique.
A qui s’adresse la voyance? Pour moi, la voyance a une vocation universelle. Elle s’adresse, en fait, à toute personne en éprouvant le besoin. Dans ma clientèle, majoritairement féminine, on vient surtout me consulter pour des questions d’ordre sentimental. Souvent des problèmes de couple : difficultés relationnelles, soupçons d’infidélité…. Mais on vient aussi me voir pour des questions relatives au travail.
Comment voyez-vous votre rôle auprès de vos clients? Quel que soit notre parcours, nous sommes tous confrontés, à certains moments de notre existence, à des circonstances anxiogènes ou à des événements stressants, face auxquels nous ne savons pas comment réagir. Lorsqu’on traverse ces épreuves, que l’on se sent perdre pied, la voyance permet de cerner les blocages, de mettre les problèmes en perspective, de les replacer dans un contexte plus large, prenant en compte le passé mais aussi les perspectives de l’avenir. C’est dans cette optique que je me place quand une personne vient me consulter. Une consultation de voyance bien conduite ne se réduit pas à prédire l’avenir. Elle doit surtout aider le consultant à reprendre le contrôle, à retrouver le fil directeur de sa vie.
Avez-vous une charte de déontologie? L’immense majorité des voyantes et des médiums refusent de s’aventurer sur le terrain de la santé. Sauf exceptions rarissimes, les professionnels de la voyance ne sont pas médecins. Cette évidence n’empêche malheureusement pas certains consultants de nous demander un diagnostic pour une pathologie qui les concerne, ou qui touche l’un de leurs proches. Nous devons résister à cette pression, et, personnellement, je ne déroge jamais à cette règle.
Éprouvez-vous des cas de conscience lorsque vous percevez un événement dont l’annonce risque de perturber votre consultant? Je ne me sens pas obligée de faire part à mes consultants de l’intégralité de mes ressentis ou de mes visions. Je les filtre, je les soupèse avant de me décider à les livrer. Je m’applique surtout à ce que mon client reçoive chaque information, chaque révélation, dans les conditions les plus favorables pour lui. En voyance, comme en médecine d’ailleurs, on ne doit jamais annoncer les choses difficiles de façon abrupte, sans ménagement. Toute voyante doit posséder un minimum de sens psychologique, sous peine de faire de gros dégâts.