Quel a été votre parcours, avant de devenir voyante? Je suis issue d’un milieu modeste. Ma mère était agent d’entretien à temps partiel, et mon père artisan. J’ai suivi des études secondaires, que j’ai complétées, sans réelle conviction, par un BTS commerce. Mais l’univers du commerce ne me convenait guère, et j’ai abandonné assez rapidement cette voie professionnelle. J’avais en moi le goût d’aider les autres, et je sentais, en mon for intérieur, que je n’étais à la bonne place. L’idée de la voyance n’était pas encore clairement évidente en moi, mais elle faisait son chemin.
Quand avez-vous pris conscience de votre don? J’avais une tante magnétiseuse, qui soulageait les douleurs et, en particulier, « coupait le feu ». Cela m’a toujours fascinée. Dans ses loisirs, ma tante, qui ne se disait pas voyante, tirait aussi les tarots. Elle m’a initiée très jeune à l’interprétation des lames. J’ai ensuite approfondi mes connaissances, seule, par la lecture de nombreux ouvrages spécialisés. Et en même temps, je m’entraînais à tirer les tarots pour les proches et les amis qui me le demandaient. A la lumière des résultats assez probants que j’obtenais, j’ai compris que j’avais ce don d’interprétation. Quelque chose qui va au-delà de la simple intuition. Un don de voyance que j’aurais sans doute ignoré si je n’avais pas été initiée par ma tante à cet art.
De quelle manière consultez-vous? Je consulte généralement dans mon cabinet, mais il m’arrive aussi de faire des consultations de voyance par téléphone. Mais je réserve ces consultations à ma clientèle régulière, qui n’a pas toujours le temps de se déplacer.
Qui sont vos clients ? Mes clients appartiennent à des milieux sociaux très divers. Dans ma clientèle, j’ai aussi bien des employés que des professions libérales ou des chefs d’entreprise. Mais ce sont tous des personnes qui, à un moment donné de leur vie, se trouvent confrontés à des dilemmes ou face à des choix cruciaux. La voyance est parfois leur dernier recours.
Comment procédez-vous lors d’une consultation? Mes premiers ressentis de voyance me viennent toujours par les tarots. J’utilise surtout le tarot de Marseille, mais aussi le Tarot de Belline, ainsi que d’autres jeux, lorsque je cherche la confirmation d’un tirage. Bien sûr, je peux être amenée à effectuer plusieurs tirages, notamment quand mon client me pose plusieurs questions.
Parlez-vous uniquement du futur? Les gens qui viennent consulter une voyante cherchent évidemment à connaître leur avenir, et je m’efforce de répondre à leur attente. Néanmoins, avant de me lancer dans des prédictions, je prends connaissance du contexte, quitte à vérifier que tel ou tel événement s’est bien produit par le passé. La voyance n’est pas orientée uniquement vers le futur.
Comment voyez-vous votre rôle auprès de vos clients? Le rôle d’une voyante est de venir en aide à la personne qui lui en fait la demande. Elle éclaire la voie, elle ouvre des perspectives, elle montre le chemin, sans jamais chercher à influencer son client. Une bonne voyante n’impose rien, elle s’efface derrière le libre-arbitre de chacun.
Avez-vous une charte de déontologie? Je ne réponds pas aux questions liées à la santé et à la mort. De toute manière, je n’en ai pas la compétence. Le don de voyance a beau être précieux, il n’a rien à voir avec une formation de médecin.
Éprouvez-vous des cas de conscience lorsque vous percevez un événement dont l’annonce risque de perturber votre consultant? Lorsque je perçois quelque chose d’un peu difficile, je prends la peine de choisir les mots justes, le ton adéquat, pour en faire l’annonce. D’autant qu’il ne s’agit souvent que d’un avertissement, un danger potentiel qui reste évitable à partir du moment où on en est informé. L’intérêt majeur de la voyance réside dans cette possibilité de prévenir la personne des écueils possibles à venir, pour qu’elle les négocie au mieux s’ils viennent à se présenter.